Extrait du journal le soir …
En matière de changements, le monde de l’école s’appuie généralement sur le calendrier scolaire. Il faut attendre le mois d’août pour observer les effets concrets de nouvelles orientations politiques. Cette année 2025 ne fera pas exception à la règle. Mais l’adoption du budget 2025 par le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et la nouvelle majorité MR-Engagés, trace déjà les grandes orientations.
Baisse de l’encadrement
Les changements majeurs concernent évidemment l’enseignement secondaire qualifiant (technique et professionnel). Ainsi, à partir du mois d’août 2025, les élèves titulaires d’un certificat d’enseignement secondaire supérieur (CESS) ne seront plus autorisés à s’inscrire en 7e année secondaire pour obtenir une certification supplémentaire. Des exceptions sont prévues pour les 7e années suivantes : puériculteur/puéricultrice, aide-soignant/aide-soignante et agent médico-social/agente médico-sociale.
Enseignement : les députés MR-Engagés approuvent définitivement le budget 2025
Face à la grogne du monde enseignant, qui devrait se poursuivre en 2025, la ministre-présidente Elisabeth Degryse (les Engagés) a annoncé qu’un cadastre des options existantes serait finalisé au premier trimestre. « S’il s’avérait que, pour l’une ou l’autre situation bien spécifique, il n’existait aucune alternative réaliste à court terme, le gouvernement définirait, lors de l’ajustement budgétaire, les mesures à prendre avant la rentrée scolaire afin que tous les jeunes puissent poursuivre leur parcours de formation », a-t-elle déclaré devant le parlement.
Pour les élèves âgés de 18, 19 ou 20 ans, qui auraient décroché une année, il ne sera plus possible de poursuivre en 3e ou 4e secondaire. Ces élèves seront invités, comme les détenteurs d’un CESS, à se diriger vers d’autres offres d’enseignement : la promotion sociale (désormais appelée enseignement pour adultes) ou la formation en alternance (l’Ifapme en Wallonie et l’EFP en Région bruxelloise). Valérie Glatigny, ministre de l’Education, a indiqué qu’un accompagnement serait prévu pour les élèves, ainsi que « pour les enseignants qui perdraient des heures de cours ». Toujours dans le qualifiant, le nombre d’élèves par enseignants devrait augmenter dans les filières techniques et professionnelles, en raison d’une diminution de 3 % du taux d’encadrement.
Tronc commun en 6e primaire
Dans le cadre du Pacte d’excellence, le tronc commun – qui ira, à terme, de la maternelle à la 3e secondaire – s’étendra à la 6e année primaire, avec pour les élèves la poursuite de nouveaux référentiels et des mesures d’accompagnement personnalisé.
Toujours pour la rentrée 2025-26, d’autres nouveautés sont sur la table du gouvernement, mais doivent encore être approuvées (ou non) par le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles : la fin de l’usage récréatif du smartphone à l’école pour tous les élèves (maternelle, primaire et secondaire) et la mise en œuvre d’une nouvelle épreuve commune, mais non certificative en 3e primaire.
Enseignement qualifiant : un avenir incertain pour les élèves et les enseignants
Enfin, pour lutter contre la pénurie d’enseignants, deux dispositions sont prévues à la rentrée 2025 : l’extension des pools d’enseignants remplaçants en primaire aux provinces du Brabant wallon et de Luxembourg, ainsi que la revalorisation jusqu’à sept années d’expérience utile pour les travailleurs qui voudraient se diriger vers l’enseignement, et dans une fonction en pénurie. Ces pools déjà actifs dans les zones de Bruxelles et du Hainaut-Sud visent à palier aux absentéismes de courte durée et ainsi permettre la continuité des apprentissages.